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Pensée d'un jour
9 octobre 2008

Sous un petit air de crise

L’analyse de l’origine d’une crise est complexe. Je ne m’y risquerai pas. Je préfère rester sur le simple plan du vocabulaire. On a entendu que le Fédéral tentait de rassurer le consommateur en investissant sans compter (ou presque) l’argent public pour sauver les banques. On a entendu parler de nationalisation, de recapitalisation, de remise en confiance … Mais n’a-t-on jamais entendu quelqu’un s’appesantir sur le citoyen ?

Le gouvernement a rassuré le consommateur, OK. Mais qu’a-t-il fait pour le citoyen ? Il a trouvé, dans l’urgence, des milliards d’euros … alors qu’il n’arrête pas de dire que les caisses de l’Etat sont vides, que l’exercice du budget sera périlleux, que le refinancement des Communautés est presqu’impossible, que les enveloppes resteront fermées pour l’enseignement supérieur. N’est-il pas envisageable qu’on trouve quelques petits millions d’euros, en urgence, pour ranimer notre enseignement ? Ne peut-on pas croire que ce refinancement participera à la baisse du coût des études, à la baisse du nombre de chômeurs peu qualifiés, à l’augmentation de travailleurs, à la restauration de l’image de marque de la Belgique, à l’éducation politique des citoyens, à la réinstauration de valeurs au sein d’un monde qui les perd toutes ? N’est-il pas juste de penser que, ça aussi, c’est une urgence ? Encore une fois, il s’agit de valeur politique : on préfère défendre le pouvoir d’achat plutôt que le socioculturel, le consommateur plutôt que le citoyen, la bourse plutôt que l’éducation !

Par ailleurs, à l’heure où la marchandisation et le capitalisme outrancier sont devenus monnaies courantes, je m’étonne de cette nationalisation soudaine. La bourse, cette jeune adolescente insolente, est vite revenue vers les bons vieux états en criant à la mort. Le paternalisme n’est pas éteint et la Belgique a volé au secours de ces institutions au bord de la faillite. Le Fédéral a voulu rassurer. Il se porte garant, dit-on … sauf qu’on a entendu dire aussi qu’il ne disposerait pas d’assez de fond en cas de faillite ! Qui peut-on encore croire ? Que peut-on encore comprendre ? La main invisible cafouille et le monde en revient au rassurant contrôle de l’Etat.

L’économie a volé la place au politique : de la crise gouvernementale, on est passé à la crise boursière. Les acteurs sont restés identiques puisque tout s’enchevêtre dans une globalisation non contrôlée … et le citoyen ne sait plus sur quel pied danser : a-t-il seulement son mot à dire dans cette démocratie trop compliquée ?

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