Oui, mais ...
C’est la deuxième fois que je vois ce film.
C’est aussi la deuxième fois que je note ces petites phrases si justes, si
vraies, si simples. C’est aussi la deuxième fois que je me dis qu’il faudrait
que j’y fasse appelle plus souvent.
Pourtant, une réflexion me revient en
tête : pourquoi n’a-t-on pas droit au bonheur ? Pourquoi faut-il
toujours se plaindre ? J’ai pourtant l’impression d’être heureux. Et ce
cher Jugnot de me répliquer cette histoire du verre à moitié vide. Tout peut
toujours aller mieux, certes. S’il est un enseignement que je retiens, c’est
bien celui du recentrement sur soi, de la perspective du bonheur individuel
comme seul finalité : les autres suivront. En somme, la petite synthèse de
psychologie contenue dans ce film résume bien tout l’enjeu, plutôt tout le
refus des anciennes morales catholiques ascétiques. Que dirait Kant de ce
film ? Qu’il faut souffrir pour aller mieux.
Que dirait même Freud ? Son principe de
l’universalité de la névrose est pourtant respecté. Névrose est-elle la dame du
malheur ? Qu’est-ce qu’une souffrance si elle est inconsciente ? Le
psy vous dira qu’il faut s’en extirper car elle vous nuit. Cette recherche sur
soi ne peut donc jamais s’arrêter. Toutes ces philosophies de l’identité humaine
me reviennent en mémoire. Toutes ces conceptions si compliquées, tous ces
livres, tous ces écrits, toutes ces rangées de bouquins ne disent qu’une
chose : rien de l’humain n’est universel … N’est déplaise à Montaigne et
aux autres !
N’en déplaise aussi à tous ces économistes :
rien n’est global ! En quelque sorte, si l’on voulait que je sois
malheureux, on dirait que c’est un constat d’échec : celui de la recherche
d’une définition de l’humain. D’un autre côté, celui du verre à moitié plein,
on pourrait dire sans doute que c’est un premier pas vers la compréhension de
la complexité du monde. Vous rendez-vous compte que l’histoire peut être lue
comme une lutte de pouvoir sur la
Terre